Ce matin, lors d’une réunion du Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) tenue à Drummondville, les délégué-es ont adopté une proposition de consultation de leurs assemblées générales respectives visant à déclencher une grève nationale dès ce printemps. La proposition fut adoptée à 93 %, par voie de scrutin secret.
« S’il y a un message que le gouvernement doit retenir en lien avec ce vote, c’est que les conductrices et les conducteurs membres du STS sont exaspérés de leurs mauvaises conditions de travail. Voilà pourquoi d’ici le 27 avril prochain, nous allons consulter tous les syndicats de notre secteur afin de déclencher une grève à la grandeur de la province, au moment jugé opportun. Les promesses gouvernementales qui nous ont été faites n’ont jamais été respectées et l’amélioration de nos conditions de travail se fait toujours et encore attendre après plus de 20 ans de lutte. Nous avons donc décidé de prendre les grands moyens pour que le tout se règle, et ce, avant la prochaine élection provinciale. Notre revendication demeure la même, soit la création d’enveloppes budgétaires bonifiées, dédiées et fermées afin de financer adéquatement l’augmentation des salaires et une amélioration des conditions de travail dans notre secteur », de préciser Stephen P. Gauley, président du Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).
Rappelons que les salarié-es du transport scolaire touchent un taux horaire moyen de 17,86 $ l’heure – pour un revenu annuel moyen de 19 288 dollars –, alors que d’autres reçoivent 12,07 $ l’heure, un taux avoisinant le salaire minimum, sans autre avantage social.
« Le 10 octobre dernier, nous avons interpellé le gouvernement au sujet des problèmes importants qui se vivent dans le transport scolaire et qui touchent la grande majorité des conductrices et des conducteurs de véhicules scolaires au Québec. Nous traversons actuellement une crise marquée par une pénurie de main-d’œuvre et celle-ci est directement liée aux piètres conditions de travail offertes dans le secteur. Depuis ce lancement en octobre, la Fédération des transporteurs par autobus a reconnu la problématique et plusieurs employeurs ont validé la pénurie, les problèmes de recrutement et de rétention de la main-d’œuvre. Nous sommes à la croisée des chemins, ces travailleuses et ces travailleurs ont droit au respect et celui-ci passera par une amélioration de leurs conditions de travail », de renchérir Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP et responsable politique du STS.
Rappelons également que dans le cadre d’un processus rigoureux d’évaluation de l’emploi de conducteur et de conductrice de véhicule scolaire, qui fut initié par la CSN et auquel le gouvernement et les associations de transporteurs ont participé, le comité de travail a fixé un taux horaire minimal de référence à 19,14 $ l’heure en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 20,02 $ à l’embauche, sans évidemment tenir compte de l’ancienneté.
Plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.
À propos
Le STS regroupe plus de 3000 travailleuses et travailleurs dans 63 syndicats affiliés à la FEESP–CSN qui compte plus de 425 syndicats, représentant environ 60 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s'engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.