Devant l’ampleur des difficultés d’attraction et de rétention des ouvriers spécialisés et ses impacts sur les réseaux publics de l’éducation ainsi que de la santé et des services sociaux, quelque 3000 travailleuses et travailleurs, syndiqués à la CSN, ont participé le 10 octobre à des actions de visibilité partout au Québec. Ces actions précèdent une rencontre prévue demain, le 11 octobre à Montréal, entre le Conseil du trésor et l’intersyndicale, formée de la CSN, de la FTQ, de la CSQ et du SFPQ. Les ouvriers spécialisés veulent ainsi manifester leur ras-le-bol face à l’inertie des employeurs à trouver des solutions viables aux problèmes vécus depuis des années.
À Montréal, deux rassemblements sont organisés sur l’heure du dîner devant le siège administratif de la Commission scolaire de Montréal et en face de l’Hôpital Notre-Dame, l’un des trois établissements du CHUM. Ils vont réunir des salariés issus de plusieurs quarts de métiers oeuvrant dans divers établissements scolaires et de la santé et des services sociaux, tels que mécaniciens de machines fixes, électriciens, électromécaniciens, ferblantiers, plâtriers, plombiers, peintres, soudeurs, frigoristes. Ailleurs au Québec, des centaines d’autres vont arborer sur les lieux de travail des autocollants sur le thème Améliorons nos conditions! Ensemble, l’heure est aux solutions!
Parmi les problèmes existants, il y a la déqualification croissante des rôles et des fonctions, l’absence de programmes de mise à jour des acquis et des compétences, une rémunération et des conditions de travail bien en deçà du marché, l’exode vers le secteur privé et la perte conséquente de savoir-faire, l’impact du recours à la sous-traitance sur l’organisation des services et le contrôle des coûts.
Pour Marjolaine Côté, vice-présidente-trésorière de la Fédération des employées et employés des services publics, « ces problèmes sont connus depuis fort longtemps du Conseil du trésor et des employeurs. D’autant que des pourparlers, entrepris il y a plus d’un an dans le cadre d’une démarche impliquant plusieurs organisations syndicales, dont la CSN, n’ont vraisemblablement rien donné jusqu’ici, poursuit-elle. Les autorités doivent mettre l’épaule à la roue et trouver des solutions tangibles et durables! »
Guy Laurion, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux, est d’avis qu’un redressement de la situation dans les établissements publics s’impose de manière pressante. « Il faut éviter la répétition de scénarios catastrophes qui se sont produits dans l’entretien des bâtiments publics ces dernières années, comme cela a été le cas lors de l’apparition récente de la légionellose ou encore de la bactérie C difficile. Trop souvent, les directions d’établissement considèrent les ouvriers spécialisés comme une denrée superflue dont on peut facilement se passer, alors qu’ils contribuent jour après jour au bien-être et à la sécurité des usagers et des personnels. Le Conseil du trésor et les employeurs doivent en prendre acte et reconnaître, enfin, leur apport. »
Horaire des rassemblements à Montréal
Pour le réseau de l'éducation, un dîner aura lieu de 11 h 30 à 13 h 30 devant les locaux du centre administratif de la Commission scolaire de Montréal, situé au 3737 rue Sherbrooke Est. Pour les établissements du réseau de la santé et des services sociaux, un dîner se tiendra de
11 h 30 à 13 h 30 aux abords du parc La Fontaine, devant l'hôpital Notre-Dame du Centre hospitalier de l’Université de Montréal.
À propos de la CSN
La Fédération des employées et employés de services publics regroupe environ 1000 ouvriers spécialisés présents dans les commissions scolaires et les établissements d’enseignement collégial. La Fédération de la santé et des services publics compte, pour sa part, près de 2000 ouvriers travaillant dans les CSSS, les hôpitaux psychiatriques et spécialisés, les centres jeunesse, les centres de réadaptation, etc. Ces deux fédérations sont affiliées à la CSN qui regroupe plus de 300 000 syndiqué-es provenant de tous les secteurs d’activité.
Source: Confédération des syndicats nationaux (CSN), Fédération des employées et employés des services publics (FEESP) et Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS).
Texte: François Forget, Service de communications de la CSN