Unis face au mépris de l’employeur

Négociation dans le secteur du transport scolaire

Réunis en assemblée générale hier soir, c'est dans une proportion de 83,3 % que les membres du Syndicat de Autobus Terremont (SAT) ont décidé, à scrutin secret, de déclencher une grève générale illimitée. Durant l'assemblée, les membres du syndicat ont même rejeté la proposition de leur comité de négociation visant à tenir deux journées ultimes de négociation avec l'employeur, un message clair du ras-le-bol vécu par les salarié-es.

Dès 7 h ce matin, devant les bureaux de l'employeur situés au 343, chemin des Anglais à Mascouche, les membres du syndicat ont dressé les piquets de grève.

« Nous faisons face à un employeur qui encaisse des augmentations du montant de ses subventions pour le transport scolaire depuis 2009, mais qui refuse de verser une partie de ces augmentations en salaire et d'offrir des conditions de travail décentes à ses employé-es. Pire encore, les dernières offres patronales nous font reculer sur des clauses importantes acquises depuis plusieurs années dont le droit de garder le véhicule à domicile, la distribution des voyages autres que scolaires, sans aborder les conditions de travail médiocres offertes aux salarié-es occasionnels », de préciser Lyne Lacerte, présidente du SAT.

En attente de signer une nouvelle convention collective échue depuis le 30 juin 2009, le comité de négociation a plus d'une fois fait face à un employeur laissant délibérément traîner inutilement la négociation. De 2009 à 2013, le syndicat demande environ 3 % d'augmentation par année. Pour sa part, l'employeur n'offre seulement qu'une augmentation suivant l'indice des prix à la consommation (IPC) incluse annuellement dans la hausse des subventions qu'il reçoit et propose une réduction des salaires en cas d'un IPC négatif. Rappelons qu'historiquement, tous les membres syndiqués ou non dans le secteur du transport scolaire ont réclamé une amélioration substantielle de leurs salaires et conditions de travail.

« Dans le mot grève, il y a le mot rêve et nous rêvons d'une bonne convention collective, d'être respectés et reconnus à notre juste valeur. Nous faisons un métier unique et important, nous transportons nos enfants et vos enfants. En tout respect avec leur travail, nous rêvons de salaires et de conditions de travail au moins égaux à ceux des éboueurs qui elles et eux, transportent des ordures », de conclure madame Lacerte.

Le SAT regroupe 105 salarié-es membres de la Fédération des employées et employés des services publics - CSN qui compte plus de 400 syndicats affiliés, représentant environ 55 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.