Réunis en conseil général cette semaine à Joliette, les délégué-es du Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (FEESP–CSN) ont décidé de consulter ses 5500 membres sur un mandat de grève totalisant jusqu’à six journées. Si ce mandat lui est octroyé, le syndicat utilisera cette banque de jours de grève au moment opportun en lien avec l’évolution des négociations.
Ce midi, les délégué-es ont profité de l’ajournement de leurs travaux pour manifester devant une succursale de Joliette.
« Après plus de 16 mois de négociation, la SAQ maintient la ligne dure, explique la présidente du syndicat, Katia Lelièvre. Nous nous sommes engagés dans cette négociation avec comme priorités, la conciliation famille-travail et la stabilisation des emplois de nos membres, dont 70 % sont confinés au temps partiel. Comme dans toute négociation, nous sommes prêts à faire des compromis, mais certainement pas à empirer la situation ». Certaines des demandes de la SAQ entraîneront plus de précarité pour le personnel et compliqueront davantage la conciliation famille-travail.
« Un conflit de travail peut être évité, précise la secrétaire générale de la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin. La consultation de tous les membres prendra quelques semaines. Nous invitons la SAQ à reconsidérer ses positions, à l’aube d’un conflit potentiel. S’ils doivent avoir recours à la grève pour empêcher la SAQ de sabrer leurs droits, ces travailleuses et ces travailleurs compteront sur l’appui de toute la CSN. Il faut saluer leur détermination. »
Le succès de la SAQ repose d’abord et avant tout sur l’engagement de ses travailleuses et travailleurs, rappelle pour sa part la vice-présidente de la FEESP–CSN, Stéphanie Gratton « L’employeur devrait être le premier à reconnaître la contribution des salarié-es et à répondre à leur besoin de stabilité. Cela peut prendre dans certains cas plus de 15 ans pour obtenir un poste régulier à la SAQ. C’est difficile de boucler le budget familial quand on ne sait pas combien d’heures on va travailler la semaine suivante. C’est difficile de concilier sereinement le travail et la vie familiale quand on ne sait pas quel jour on travaille ni à quelle heure. Alors quand la SAQ leur demande aujourd’hui encore plus de flexibilité et de mobilité, elle doit savoir que ça ne passe pas ».
« Le message des salarié-es est très clair, conclut la présidente du Conseil central de Lanaudière (CSN), Francine Ranger. Dans Lanaudière comme ailleurs au Québec, les salarié-es seront très visibles au cours des prochaines semaines. Nous irons à la rencontre de la population et des clients de la SAQ pour leur expliquer pourquoi nous refusons les reculs que veut imposer l’employeur. Nous démontrerons qu’augmenter la précarité chez les salarié-es aura des effets négatifs tant pour la clientèle que pour le bon fonctionnement de la SAQ ».
À propos
Le SEMB-SAQ (CSN) représente les 5500 travailleuses et travailleurs des magasins et des bureaux de la SAQ. Il est affilié à la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).