Réunis en assemblée générale, le 18 décembre dernier, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Régie intermunicipale des déchets de la Rouge – CSN ont rejeté à l’unanimité les offres finales et globales de l’employeur.
Cette offre finale incomplète, mal rédigée et truffée d’erreurs imposait notamment des conditions de travail inférieures à celles en vigueur au moment de la syndicalisation, tout en évacuant toute forme de dispositions permettant la liberté d’action syndicale, un droit pourtant reconnu par la Charte. En définitive, il s’agissait d’une offre totalement irrespectueuse et antisyndicale. Les membres syndiqués en ont rapidement saisi la portée.
« Le conseil d’administration de la Régie n’est pas au fait du comportement de ses représentants à la table de négociation. Il n’est pas informé de ce qui se passe dans notre milieu de travail, et à la table de négociation. Il n’est pas non plus au fait des enjeux de la négociation. C’est un chèque en blanc qu’ils ont donné au directeur des installations, Marc Forget, et à son procureur, tous deux rémunérés à même les taxes des contribuables. Plusieurs milliers de dollars ont été engloutis en frais d’avocat, depuis deux ans, alors que cet argent aurait pu largement permettre de conclure, en quelques rencontres, une convention collective de travail pour l’ensemble de nos membres. Le conseil d’administration de la Régie doit intervenir rapidement », souligne Benoit Houle, président du syndicat.
Il y a déjà près de deux ans que les syndiqués ont obtenu leur accréditation du ministère du Travail et l’employeur refuse toujours de reconnaître le syndicat comme représentant légitime des salariés syndiqués.
Dans les jours qui ont précédé ladite assemblée générale, l’employeur a fait preuve d’un manque flagrant de respect envers le syndicat et ses membres.
En effet, suivant la dernière séance de négociation, l’employeur a contrevenu à l’article 12 du Code du travail du Québec en cherchant à entraver les activités du syndicat. Il a notamment transmis un communiqué à l’ensemble des employés syndiqués informant les employés qu’une entente était intervenue entre les représentants syndicaux et l’employeur alors que ce n’était pas le cas.
« Lorsqu’il y a une entente entre les parties, la partie syndicale présente à son assemblée générale les termes d’une entente de principe et non ceux d’une offre finale et globale de l’employeur », souligne monsieur Houle.
Le syndicat déposera à la Commission des relations de travail une plainte, en vertu de l’article 12 du Code du travail du Québec, contre les agissements antisyndicaux de l’employeur.
Quoi que l’employeur en dise, la réponse à son offre finale et à ses agissements antisyndicaux a été sans équivoque.
Nos membres en ont ras le bol que l’employeur refuse de négocier sérieusement et qu’il cherche systématiquement à rendre les conditions de travail inférieures à celles en vigueur au moment de notre syndicalisation. C’est une honte pour la Régie d’agir ainsi, mais surtout un manque flagrant de respect envers nos membres. On espère qu’avec le rejet unanime des offres finales de l’employeur, il aura compris le message. Nous voulons une entente négociée de bonne foi. Maintenant, la balle est dans son camp. À défaut d’y parvenir, nous n’hésiterons pas une seconde à obtenir de nos membres un mandat pour déclencher une grève générale illimitée. C’est un constat malheureux, mais nous en sommes rendus là », déplore le président du syndicat.
La Régie intermunicipale des déchets de la Rouge est située sur le chemin du parc industriel à Rivière-Rouge. Celle-ci emploie une dizaine d’ouvrières et ouvriers chargés de l’enfouissement de déchets domestiques, du tri de matières recyclables domestiques et de la gestion des déchets domestiques dangereux. Trente-six municipalités de trois MRC différentes de la région acheminent leurs déchets à la Régie.
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Régie intermunicipale de la Rouge – CSN représente une douzaine d’employé-es et est affilié à la Fédération des employées et employés des services publics de la CSN (FEESP) et au Conseil central des Laurentides CSN.
Source: CSN Laurentides
Texte: Martin Bourgeois