Après une lutte de deux ans pour faire reconnaître leur accréditation syndicale à la CSN, les quelque 100 employé-es de Coach Canada à Montréal, actuellement en négociation devant un médiateur, en ont assez des tergiversations de leur employeur. Ils ont voté, hier, en faveur de la grève générale illimitée dans une proportion de 91,7 %. À moins qu'une entente n'intervienne durant les prochains jours, la grève sera déclenchée vendredi matin.
Celle-ci aurait notamment pour effet de perturber les services de navette entre l'aéroport Trudeau et ses stationnements. Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Coach Canada-CSN regroupe également les chauffeurs affectés aux tours de ville de Gray Line et aux autobus nolisés, et des travailleurs de maintenance.
Le président du syndicat, André Lévesque commente : « Ça fait deux ans qu'on se bat pour la reconnaissance syndicale, mais Coach Canada veut qu'on renonce à nos droits les plus fondamentaux. »
Le syndicat CSN a été accrédité le 14 octobre 2009 par le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI). Depuis ce jour, l'employeur a multiplié les obstacles pour ses employés québécois. L'entreprise a même remis au syndicat ontarien les cotisations syndicales des travailleurs québécois. Bien sûr, les recours juridiques se sont multipliés et ont tous été gagnés par le syndicat CSN. L'an dernier, le CCRI a statué à nouveau que celui-ci est bien l'agent négociateur des travailleurs.
Autre exemple de pratique pour le moins douteuse de l'employeur : après avoir accordé une augmentation salariale similaire à celle des travailleurs ontariens, il a décidé de récupérer rétroactivement cette augmentation après quelques mois. Les employés québécois reçoivent un salaire de 4,25 $ l'heure de moins que les employés ontariens de Coach Canada. Le siège social de l'entreprise est en Ontario.
Les syndiqués, francophones unilingues dans plusieurs cas, ont été obligés de mener une lutte afin de recevoir leurs consignes en français. Ils ont eu gain de cause durant le jour, mais pendant la nuit ils reçoivent toujours leurs directives en anglais.
Depuis deux ans, des travailleurs, dont le président du syndicat, ont également été suspendus et congédiés pour des raisons pour le moins obscures, puis réembauchés à la suite de recours juridiques.
Malgré la reconnaissance du syndicat CSN par le CCRI, l'employeur envoie à Montréal des chauffeurs ontariens pour faire le travail des Québécois.
Source: Confédération des syndicats nationaux
Photographe : Abdel Hamdi