Sans nouvelles de l'employeur depuis le 23 janvier dernier, le Syndicat des travailleuses et travailleurs d'Autobus Laval (STTAL) considère ne pas avoir le choix d'exercer son mandat de grève générale illimitée, et ce, dès mercredi prochain à minuit. En conciliation, les négociations piétinent et cela retarde inutilement le renouvellement de leur convention collective échue, depuis le 31 juillet 2010.
« Ce n'est jamais de gaieté de cœur que nous déclenchons une grève. L'employeur, Autobus Laval, nous a toujours confrontés et poussés à bout jusqu'à ce que nous exercions cet ultime moyen de pression pour nous faire respecter. Ce n'est pas la première fois qu'il agît de la sorte : notre première convention avait été imposée par le ministère, puis à chaque renouvellement, nous avons fait face à un conflit. Si nous sortons en grève mercredi, c'est qu'encore une fois, nous en avons assez de cette attitude méprisante qui nie notre droit à réellement négocier des conditions de travail et un salaire décents. Cette confrontation nous impose un climat de travail lourd. Nous sentons constamment la tension qui envenime les relations de travail et nous en avons ras-le-bol de cette dynamique malsaine. Nous croyons sincèrement que, malgré les efforts supposément déployés par l'employeur pour améliorer le climat de travail, celui-ci n'a pas saisi les nombreux messages lancés par ses employés signifiant leur mécontentement dans la façon dont ils sont traités », de déclarer Gilles Doiron, directeur et porte-parole du STTAL.
Dès mercredi matin, à 6 h, devant les bureaux de l'employeur situés au 445, des Alleghanys, à Beauport, le syndicat dressera les piquets de grève. « Nous serons aux côtés des membres du STTAL jusqu'au bout pour qu'ils obtiennent satisfaction dans leurs revendications. Pour nous, il s'agit d'une lutte qui, au final, touche toutes les conductrices et tous les conducteurs d'autobus scolaire au Québec qui, comme eux, se battent pour enfin voir leur métier reconnu par de bonnes conditions de travail », de préciser conjointement Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches - CSN, et Yvon Godin, vice-président de la Fédération des employées et employés de services publics - CSN.
« L'employeur dispose donc de 48 heures pour démontrer clairement qu'il entend désormais respecter les travailleuses et les travailleurs qui transportent fièrement, tous les jours, 8700 élèves vers leurs écoles respectives. La direction d'Autobus Laval doit bien comprendre qu'indirectement, en respectant ses salarié-es, ce sont les parents, leurs enfants et les commissions scolaires, qui sont ses clientes, qui le seront tout autant. Pour ce faire, elle n'a simplement qu'à revenir à la table de négociation », de conclure monsieur Doiron.
Le STTAL regroupe environ 180 salarié-es membres de la Fédération des employées et employés des services publics - CSN qui compte plus de 400 syndicats affiliés, représentant environ 55 000 membres dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches - CSN compte 250 syndicats sur son territoire et un total de 40 000 membres.
Le mercredi 15 février 2012, les médias sont invités à une manifestation d'appui à 7 h 30 face au 445, des Alleghanys, à Beauport. Des représentants syndicaux seront disponibles pour des entrevues.
Texte: Martin Petit, Service des communications de la CSN