La FEESP-CSN s'inquiète du peu d'ouverture du gouvernement du Québec à discuter de l'impact de la hausse des droits de scolarité. La Fédération des employées et employés de services publics trouve inacceptable que le gouvernement de Jean Charest et sa ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, ne soient pas plus responsables quant à l'avenir des jeunes et du développement du Québec.
La fédération, qui représente des employé-es de soutien de commissions scolaires, de cégeps et d'universités, juge nécessaire que l'éducation, qui est un pilier du développement de la société et de la démocratie, ne soit pas traitée comme une marchandise ou un choix budgétaire parmi d'autres.
« Alors que le gouvernement Charest se targue de travailler pour l'avenir et le développement, il est prêt à sacrifier notre jeunesse et sa capacité de poursuivre des études de niveau supérieur. Il est inconcevable de favoriser un système qui repose sur l'endettement accru des étudiants. Il est irresponsable de faire porter aux étudiants un tel fardeau avant même le début de leur vie professionnelle », soutient le président Denis Marcoux.
La FEESP rappelle que près des deux tiers des étudiants s'endettent pour poursuivre des études à l'université. Au premier cycle, 65 % des étudiants ont une dette moyenne de 13 967 $, et un étudiant sur quatre en accumule plus de 20 000 $ de dettes. Les étudiants des milieux à faible revenu doivent généralement s'endetter davantage, puisqu'ils n'ont pas la chance de pouvoir obtenir le soutien financier familial.
« En nuisant à l'accessibilité de ces jeunes moins nantis à des études supérieures, le gouvernement perpétue le cycle de la pauvreté », dénonce le président de la FEESP. Il estime que le gouvernement Charest privilégie une taxe régressive, mais qu'il devrait plutôt miser sur la contribution future de ces jeunes à l'économie, notamment par le biais de la fiscalité, et au développement de la société québécoise, grâce à leurs connaissances. L'éducation ne doit pas être considérée comme une dépense, mais un investissement », selon Denis Marcoux.
En cette Journée internationale des femmes, le président ajoute que les jeunes femmes ont toutes les raisons de s'indigner, car elles paieront plus cher le prix de la hausse des droits de scolarité. En effet, puisque les femmes gagnent encore aujourd'hui moins cher que les hommes, le poids de la dette pèsera plus lourd sur leurs épaules.
La FEESP estime que le mouvement de contestation étudiant a pris une ampleur telle que le gouvernement ne peut pas continuer de nier l'importance des enjeux. Il est nécessaire et urgent que le gouvernement accepte de tenir un débat sur le financement de l'éducation et de permettre une analyse sérieuse des impacts de la hausse des droits de scolarité sur l'avenir du droit à l'éducation et sur la société québécoise.
La Fédération des employées et employés de services publics compte plus de 400 syndicats représentant 55 000 membres.